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Joel et Benji parlent à la Generation Rx sur NPR

Joel Benji NPR

Le 23 septembre dernier, Joel et Benji ont parlé sur la NPR avec Michel Martin. Le site de la radio a transcrit l’interview de façon plus lisible et c’est ce que je vous ai traduit donc il se peut qu’il y ait plus ou moins que ce que vous entendez 🙂
Écoutez l’interview et lisez la traduction ci-dessous. C’est encore une interview très honnête des jumeaux et leur message est vraiment beau.

Michel Martin: Laissez moi commencer par vous questionner sur le nom de l’album, Generation Rx. On m’a dit, du moins je pense que j’ai lu ça, que cet album a en fait commencé quand vous avez joué le mémorial pour le rappeur Lil Peep, c’est bien ça?

Benji Madden: Ouais, Peep était un fan du group, et on était devenus amis. On aimait beaucoup le nouveau son qu’il essayait de promouvoir. Globalement il était honnêtement un gars gentil, et très créatif. On pensait que ce qu’il faisait était très innovateur. Quand il est mort, je pense que c’était déchirant pour tout le monde dans communauté de la musique, chaque fois qu’on voit un talent si jeune avec tant de potentiel. Sa mère nous avait contacté et demandé si on pouvait essayer de faire quelque chose de spécial pour le mémorial. Donc on s’est réunis et on a essayé de trouver une idée qui serait spéciale pour lui, sa famille, ses amis et ses fans. Et on a décidé de reprendre sa chanson « Awful Things. »
C’était une expérience vraiment spéciale pour nous. C’était vraiment déchirant, toute l’expérience, et on a commencé à regarder beaucoup de jeunes et même où la culture n’existait plus. Toutes les choses que nous (en tant que société) utilisons pour nous distraire ou pour se soigner – que ce soit les réseaux sociaux, ou alors vraiment des médicaments – il y a toute sorte de façons de regarder ailleurs plutôt qu’à l’intérieur, ce que nous traversons et ce à quoi nous avons à faire. Cela a déclenché une conversation entre moi, Joel et notre groupe: Pourquoi nous sommes là, en quoi nous contribuons et que pouvons-nous faire?

Michel Martin: Peut-être que ce n’est pas clair pour les gens, de ce que je viens de dire, que Lil Peep est mort d’une overdose. Puis-je vous demander comment vous avez aborder la chose? Avez-vous abordé ça en disant, « Je veux dire quelque chose sur ça » ou comment c’est venu?

Joel Madden: Cela vraiment commencé dans une conversation sur le pourquoi. Où est la douleur, d’où vient-elle et pourquoi sommes nous traité avec des médicaments? En apparence et au premier coup d’oeil, quelqu’un pourrait dire, « Oh je m’amuse juste. C’est juste ma drogue de choix. » Mais vraiment, mon point de vue, ce que je ressens c’est qu’ils souffrent à l’intérieur d’eux mêmes. Ils ont une douleur dont ils ne sont pas vraiment conscients ou dont ils ne s’occupent pas. Mais vraiment, où on regardait c’était juste l’intérieur, par rapport à notre propre expérience personnelle. Alors que ma douleur, qu’est ce que je n’ai pas partagé.

Benji: J’ajouterai que, je pense que ce dont on a parlé en tant que groupe c’était, « Sommes-nous vraiment honnêtes et vulnérables avec les gens? » Parce que parfois cela peut être difficile à faire, de sortir de là et dévoiler tes sentiments, pensées et expériences de façon publique. On se demandait si on avait été assez courageux dans notre carrière. Quand on a fait cet album, on a pensé « Quel est l’intérêt pour nous d’être ici si on ne va pas être aussi honnêtes que possible? ». Et ce sont des choses difficiles à aborder. C’est difficile de parler de traumatismes pendant l’enfance. C’est difficile de parler de dépression. C’est difficile de parler d’anxiété, ou de choses comme bipolaire, personnalités limites ou toutes les choses qui sont dans la vie des gens et qui rendent les gens mal à l’aise quand ils en parlent. On a pensé: « Je me demande quel genre d’album on ferait si on ouvrait juste notre subconscient et si on s’ouvrait sur les choses qu’on pensait et qu’on cachait aux gens tous les jours et qu’on laissait ça sortir sous forme de paroles.

Michel Martin: Était-ce difficile d’écrire tout ça? Surtout parce que c’est une chose quand tu es ado – et tu sais, les ados sont émotifs et aiment partager – mais maintenant vous êtes adultes, et vous allez à l’épicerie. Est-ce difficile de faire savoir aux gens que vous avez ces émotions?

Joel: Je pense que beaucoup de fois, je me sens toujours un ado à l’intérieur. Je sens encore que je me bats avec certaines des choses avec lesquelles je me suis toujours battu. Je me demande toujours, y a t’il d’autres personnes?
Je vais avoir 40 ans l’an prochain. Je suis marié avec deux enfants. J’amènes mes enfants à l’école et je travaille. On est en quelque sorte adulte à temps plein maintenant et je me dis, wow « Je me demande si la façon dont je me sens à l’intérieur, je me demande s’il y a d’autres personnes de mon âge avec des familles qui doivent faire avec ces choses. Mais je pense vraiment que tout le monde a encore cet enfant intérieur qui a besoin d’être entendu parfois.

Michel Martin: Avez-vous été inquiets que le public auquel vous vouliez parler le plus ne serait plus intéressé par ce que vous aviez à dire?

Joel: Je pense que honnêtement c’est sûr. Évidemment on a commencé on était des gamins, et je pense que Good Charlotte est en quelque sorte synonyme d’idées jeunes. Je pense aussi qu’on s’est demandé où notre musique se posait de nos jours. Je pense qu’à un moment donné, on devait accepter qu’on ne savait pas et le mieux que l’on peut faire c’est juste d’être honnêtes et de faire des albums dont nous sommes fiers.

Benji: Je pense aussi qu’on peut se rappeler, très clairement, de matins très difficiles, dans le bus pour aller à l’école. On se faisait défoncer par la vie de tous les côtés- à la maison, à l’école. Et se rappeler ces albums, on mettait nos écouteurs et on les écoutait, et ils nous donnaient la confiance et la force pour surmonter la journée et se dire genre, « je vais être quelqu’un. Je vais faire quelque chose de ma vie. » On se dit que même s’il y a juste une jeune là, qui est peut-être dans la même situation, qui écoute un album… Quand on est en studio, on a cette conversation et rien que ça, ça fait que tout en vaut la peine, peu importe ce qui se passe avec l’album. Et c’est un sentiment génial.

Michel Martin:

Je ne veux pas m’attarder sur le fait que vous avez traversé beaucoup de choses pour être où vous êtes. Votre père vous est parti quand vous étiez jeune et vous vous battiez et vous avez été très ouverts sur ça et je sais que Benji, tu as été ouvert sur le fait que tu avais un problème avec l’alcool il y a plusieurs années de ça. Et maintenant, nous sommes dans un moment, tu as mentionné, il n’y a pas juste Lil Peep, mais il y a XXXTentacion qui s’est fait tué. Mais ça les gars vous vous en êtes sortis mais pas eux. Et je me demande pourquoi vous pensez que vous avez survécu des choses qui ont abattu d’autres personnes?

Benji: Je pense à ça tout le temps. Je pense aux gens dont les vies ne sont pas devenues aussi bien que celles de Joel et moi et je pense juste que c’était de la chance pure et la grâce de Dieu. Je pense aussi que nous étions chanceux d’être frères. On avait fait un pacte à 16 qu’on resterait toujours ensemble et qu’on ne laisserait rien se mettre entre nous et on a serré les mains sur ça et on n’a jamais regretté. Et je pense qu’on arrive à un carrefour dans sa vie, surtout je pense en tant que jeunes hommes et jeunes femmes qui peut être n’ont pas de mentor ou de parents pour les guider – leur père n’est pas là et leur mère n’est pas capable émotionnellement de s’occuper d’eux ou n’est pas là – tu arrives à un carrefour – tu sais il y a des moments où la seule raison pourquoi j’ai pris une bonne décision c’est parce j’avais mon frère à mes côtés et je voulais être une meilleure personne et un meilleur frère pour lui et le rendre fier. Et je pense juste qu’il y a beaucoup de jeunes gens qui n’ont pas ça. Et je sens que j’étais chanceux d’être né avec un meilleur ami intégré. C’est vraiment dur de faire cette vie, d’être un être humain, seul.
C’est juste important de se rappeler que nous sommes juste tous humains et d’avoir de la compassion les uns envers les autres. Je ne veux pas paraître genre trop zen ou autre mais pour moi c’est ce pourquoi ça fait tellement mal quand Peep est mort ou tu sais quand XXX est mort – toutes ces choses comme ces jeunes et tu te dis, « J’aurais aimé faire parti de leur vie pour peut être juste les influencer d’une façon positive. » Et donc pour nous ce sont les albums. C’est genre tout ce qu’on peut faire c’est sortir les albums et tu vois on se demande si on est encore importants. Je disais ça à ma femme l’autre jour, « Tu sais quoi, tout ce qu’on peut faire c’est juste penser à ce qu’on peut sortir dans le monde et pas ce qu’on peut en retirer. »
Benji & Cameron